MERCREDI 16 NOVEMBRE
21H / SALLE PAUL FORT
FLASH-BACK, c’est un nouvel élément de nos actualités ! Des retours de concerts par quelques plumes bénévoles plongées le temps d’une soirée dans notre programmation pour en transmettre leurs impressions, regards ou ressentis. C’est une manière aussi de vivre autrement notre activité et de faire perdurer les souvenirs laissés par les artistes.
PORTICO QUARTET : TEMPÉRÉ
Soirée de gala pour le Portico Quartet : les 517 places de la salle Paul Fort ont trouvé preneurs, le combo londonien de jazz atmosphérique teinté d’électronique va jouer à guichets fermés. Les portes ouvrent dès 20h15 pour permettre à un public composite de prendre place. Des groupes d’étudiants, des couples en début de trentaine viennent joyeusement se mêler aux habitués expérimentés. À 21h, les lumières s’éteignent. Les quatre musiciens, au look passe-partout jean, baskets, tee-shirt, prennent place. Et c’est parti pour 1h20 de musique sans pause, à peine entrecoupée des civilités d’usage. La communication verbale est réduite au minimum, c’est la musique qui véhicule le discours de nos gaillards. Douze morceaux viendront remplir les esgourdes d’un public attentif, qui ne demande qu’à s’enthousiasmer.
Si la setlist propose une lente montée vers un show de plus en plus électro et rythmé, nos quatre brexités restent fidèles à leur esthétisme contenu, plus proche du jansénisme du label ECM que de l’improvisation groovy du label Blue Note. Seul le batteur s’autorise un petit solo au début du neuvième morceau.
Au fil du concert, un certain systématisme s’installe. Duncan Bellamy, le leader et batteur du groupe, lance les morceaux aux machines. Milo Fitzpatrick alterne entre la contrebasse qu’il caresse la plupart du temps de son archet et la guitare basse. Jack Wyllie, le saxophoniste, fait de même entre le ténor et le mini alto, sur lesquels il étire les notes comme il aurait pu le faire avec le clavier posé devant lui, dont il n’use que très peu. Taz Modi, le quatrième larron, tient les claviers.
Quelques spectateurs quittent la salle en cours de gig. Malgré ces réserves, la musique est de qualité, les musiciens talentueux et à en croire les applaudissements fournis de fin de set, les spectateurs sont contents, mais pas forcément rassasiés : leur demande d’un deuxième rappel n’aboutit pas.
Le bar est pris d’assaut, la bière pression aidant au débriefing de circonstance. Les membres du groupe ne viendront pas se mêler aux convives pour vendre quelques disques ou tout simplement deviser comme c’est la règle ici. À en croire leur site, ils ne rejoueront pourtant pas avant le mois d’avril 2023. Comme je l’ai entendu au détour d’une conversation, de la bouche d’une jeune fille alerte : «Le Portico, c’est bien, mais c’est pas ouf !». D’un patronyme italien, on attendait peut-être un peu plus de chaleur…
Jean Do