Retour sur le concert de restitution d’une création menée entre le quartet de l’Âge des Forêts Vierges et deux classes de quatrième du collège Chantenay à Nantes, qui a eu lieu lundi 3 avril au Pannonica.
L’Âge des Forêts Vierge, groupe formé depuis 2020, travaille à partir des poèmes tirés du recueil L’invention des désirades du poète réunionnais Daniel Maximin. Il est composé d’Elisabeth Paniez aux chant, saxophone et compositions, Gaël Ventroux à la contrebasse, Christophe Piot à la batterie et Peggy Buard au piano, remplacée sur ce projet d’éducation artistique et culturelle par Simon Herve Cote.
Au travail depuis novembre, ce concert est l’accomplissement de mois de découverte, préparation et rencontres par l’ensemble de ces collégien·nes. Mener une création dans ce cadre, fut aussi une première pour l’équipe artistique dont Elisabeth Paniez, qui comme « un juste retour des choses » a voulu transmettre à son tour l’œuvre du poète qu’elle a elle-même découvert au collège. Auprès des enseignantes : Mme Bahija Kourisna (français) et Mme Marie-Pierre Marat (éducation musicale), plusieurs étapes de travail se sont tenues sur l’entrée musicale et littéraire.
Figure centrale de l’ensemble de ce projet : La Guadeloupe et sa nature qui prend vie au travers des poèmes de Daniel Maximin. Première étape du projet, une rencontre avec le poète. À la suite de cela, les deux classes ont sélectionné chacune deux poèmes, les ont appris puis appréhendés différemment par le prisme musical et les ateliers qu’ils ont alors suivi en parallèle. Chaque élève a ainsi eu la possibilité d’expérimenter un atelier autour de la voix, des percussions et enfin de l’harmonie. À partir de ces découvertes, chacun·e a décidé de travailler plus spécifiquement la partie vocale ou rythmique jusqu’à ce concert de restitution.
« L’idée est de faire expérimenter aux élèves le processus de création musicale qui a été celui de L’âge des forêts vierges, à savoir des compositions basées sur des textes existants. Gaël Ventroux (contrebassiste) Christophe Piot (batteur) et moi-même allons donc les accompagner lors d’ateliers en petits effectifs dans l’exploration de la musicalité intrinsèque des textes, les correspondances entre ces deux formes d’expression artistique que sont la musique et la poésie, pour aboutir à l’élaboration d’une composition collective par chaque classe. Ils composeront donc un morceau au format chanson, destiné à être joués par la classe accompagnée du quartet lors d’un concert au Pannonica. »
Elisabeth Paniez*
Au moment du brief final qui se tient salle Paul Fort, l’excitation se fait ressentir et l’enthousiasme des équipes artistiques aussi. Christophe Piot insiste sur « la nécessité de maintenir la concentration jusqu’à la fin du concert », Elisabeth Pianez transmet ses conseils en termes de gestion du stress. Tous deux s’avèrent en tout cas bien en confiance avec leur équipe de percussionnistes et chanteur·ses et désamorcent l’instant par un « et surtout, amusez-vous » !
Le set commence par l’Âge des Forêts Vierges dans son format d’origine. Les élèves et leur familles ont alors l’occasion de découvrir le quartet. Tantôt aux allures de ballades ou de swing, la musique transmet l’ambiance et même presque le décor porté par les écrits du poète. Elisabeth Paniez prend grand soin de préciser qui est Daniel Maximin, sa démarche, son attachement aux poèmes et avoue s’identifier aisément aux collègien·nes en phase de découverte et d’apprentissage.
Au bout d’environ une heure de set, il est temps pour une première classe de monter sur scène. Les groupes se répartissent en fonction de leur instrument. La contrebasse de Gäel Ventoux est délaissée au profit d’une basse électrique et le jeu devient plus modéré, laissant l’espace aux élèves de chanter ou jouer des percussions, aux toms ou djembés. Chacune des classes interprétera donc deux poèmes « Colibri », « Bienvenue » et « Sources » et « La clé du chant »
Au travers des textes et du concert sont donc célébrés l’île de la Guadeloupe, l’amour qu’elle inspire et renvoie, l’amour même du poète pour son île natale… retranscris par la voix et le jeu des élèves, les mots se disent différemment, tantôt timides ou fougueux, laissant transparaitre la fierté de l’aboutissement et la confiance mutuelle entre élèves et artistes.