L’album Acoustic Large Ensemble du guitariste Paul Jarret sort ce jour.
Ce projet singulier, d’un grand ensemble jouant en acoustique, sera présenté à l’Auditorium de la Soufflerie (lieu de choix pour la configuration) le mardi 12 novembre. En attendant l’album est disponible sur toutes les plateformes.
COMMUNIQUÉ DE CRISTOJAZZ :
Paul Jarret se lance dans l’aventure du grand format.
Comme son nom l’indique, la toute première grande formation de Paul Jarret n’est pas tantun orchestre qu’un ensemble, au sens le plus complet du mot.Soit quatorze musiciens et musiciennes qui, plutôt que d’étaler la chatoyante palette sonorenée de la complémentarité de leurs instruments, auraient au contraire fait le choix radicald’entrer en communion en une seule et même vibration primordiale. À l’instar du « Om » des moines tibétains, les fréquences graves dominent uneinstrumentation sans rythmique, où les cordes frottées et les cuivres donnent le la : deuxcontrebasses, deux tubas, un trombone, un violoncelle… Une musique de l’unisson ? Certes non. Plutôt une musique procédant par strates où,comme dans une toile de Soulages, le relief apporté par chaque nouvelle couche ne fait endéfinitive que souligner la profondeur de l’outrenoir…
Avec l’aimable autorisation de Pascal Rozat
Ce grand ensemble est également un laboratoire d’explorations de différents concepts d’écriture, une recherche timbrale de textures et de dissonances dans les résonances et fréquences graves, en notes pédales ou drones. L’instrumentarium permet d’ailleurs d’infinies combinaisons et associations de timbres, avec une forte proportion d’instruments à registre bas-medium ou grave : deux contrebasses, un duo harmonique guitare et harmonium/accordéon, un quatuor de cuivres à deux tubas, un quatuor à cordes rendu atypique par l’intégration d’un nyckelharpa (instrument traditionnel suédois), et deux bois (saxophone ténor et clarinette basse).
Le cœur de ce projet de grand ensemble est d’expérimenter une musique de strates (layers) faisant cohabiter des groupes d’instruments distincts qui évolueraient simultanément, en parallèle. L’organisation de cette juxtaposition de couches instrumentales est régie par des paramètres de ralliements et de divergence : tempo, tonalité, timbre, dynamique, registre… Ce concept n’a été qu’effleuré dans les précédents projets de Paul Jarret. Il s’agit de l’approfondir et de l’expérimenter avec une palette instrumentale plus large.
Un autre aspect bien particulier de ce projet est son double caractère acoustique. D’abord par l’emploi d’instruments non-amplifiés, à l’exception de la guitare électrique. Mais surtout, il est acoustique dans le sens non-sonorisé. Les raisons en sont multiples : chercher un autre type de rapport à l’auditeur et à son attention, liée au volume et à sa perception, retrouver la proximité et le son naturel et chaleureux de l’orchestre, percevoir toutes les subtilités et nuances du grain des instruments et jouer, dans l’écriture, avec leurs contraintes naturelles de différences de volume…
